Réduire les maladies respiratoires chez les enfants ​

Mis à jour le 11 décembre 2023


Montréal, Québec, le 7 avril 2010 – Les maisons d’aujourd’hui sont tellement étanches qu’elles peuvent emprisonner l’humidité et les polluants à l’intérieur si elles ne disposent pas d’une ventilation suffisante. Une équipe de scientifiques canadiens dirigée par le docteur Tom Kovesi, spécialiste des maladies respiratoires infantiles au Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario, à Ottawa, au Canada, a récemment mené un essai contrôlé aléatoire en double aveugle avec placebo1 afin de vérifier si l’utilisation d’un échangeur d’air à récupérateur de chaleur (VRC) permettrait d’accroître la ventilation d’une maison et réduirait ainsi le risque de maladie des voies respiratoires inférieures chez les jeunes enfants. Le verdict de l’équipe ? Il existe un lien entre l’utilisation des VRC, l’amélioration de la qualité de l’air et une réduction des symptômes de maladies respiratoires chez les enfants. 

L’étude représente l’une des plus importantes conclusions à ce jour portant sur la qualité de l’air intérieur des résidences unifamiliales. Elle a été menée dans la région polaire de Qikiqtaaluk, au Nunavut, où sévit le plus haut taux mondial d’hospitalisation d’enfants attribuable à une infection virale respiratoire grave. Plusieurs de ces enfants doivent être transportés par avion dans les hôpitaux pour enfants d’Ottawa pour être soignés et de graves complications respiratoires à long terme peuvent être causées par ces infections. En collaboration avec la Société d’habitation du Nunavut, les chercheurs ont étudié des résidences dans quatre communautés. À la suite d’une recherche visant à trouver des VRC capables de fonctionner par un froid extrême (-40 oC) et après avoir obtenu les consentements nécessaires, les maisons ont été équipées d’unités VRC Constructo 1.0 fabriquées par la société Venmar Ventilation inc. Environ la moitié des appareils ont été modifiés pour donner l’illusion qu’ils généraient un apport d’air extérieur alors qu’en réalité ils ne faisaient que recirculer l’air ambiant. Ceci a permis d’établir une comparaison entre plus et moins de ventilation. Au cours de la période d’étude, les chercheurs ont consigné les niveaux de ventilation, la concentration de CO2, la température, l’humidité ainsi que les visites au centre de santé communautaire pour cause de maladies respiratoires chez les enfants. 



Résultats

L’étude du Dr. Kovesi conclut que l’amélioration de la ventilation consécutive à l’utilisation d’appareils VRC a un lien avec l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et qu’elle réduit de façon significative l’incidence de symptômes de maladies respiratoires importantes chez les jeunes enfants Inuits. « Plusieurs éléments ont retenu notre attention », a déclaré le Dr Kovesi. « D’abord, le taux moyen de CO2 observé dans les maisons munies d’un VRC actif était inférieur de 33 % à celui des maisons avec ventilateur placebo (débranché). La concentration de CO2 dans l’air intérieur est importante car elle reflète l’état de la ventilation d’une résidence et nos recherches antérieures ont démontré qu’il existe un lien entre un taux de CO2 intérieur plus élevé (ou ventilation réduite) et un risque accru d’infection des voies respiratoires inférieures chez les enfants. Les taux de sibilance et de rhinites déclarées étaient également significativement moindres chez le groupe utilisant un VRC actif.» Le Dr Kovesi souligne également que « les VRC réduisaient aussi de façon significative l’humidité relative. Les maisons dans le cercle arctique sont sèches et l’intervention avait tendance à rendre l’air intérieur encore plus sec ». 

Pour Pascal Ialenti, président de Venmar, les découvertes de l’équipe à Ottawa et au Nunavut confirment ce que sa propre équipe soupçonnait depuis longtemps. « Notre propre expérience nous a enseigné qu’un système VRC contribue efficacement à réduire le CO2 et les polluants présents dans l’air des maisons. Mais les travaux du Dr. Kovesi font ressortir pour la première fois, à notre connaissance, qu’il existe bel et bien un lien entre l’utilisation d’un appareil VRC dans une résidence et la réduction de l’incidence des symptômes de maladies respiratoires chez les jeunes enfants. Les efforts de l’équipe donnent un nouveau sens aux témoignages que Venmar reçoit de la part de parents d’enfants affectés par des problèmes respiratoires et qui ont fait l’acquisition d’un système VRC pour leur assurer un environnement plus sain à la maison ». 

Don Fugler, chercheur principal à la Société canadienne d’hypothèques et de logement, faisait partie de l’équipe du Dr. Kovesi au Nunavut. Dans un article paru dans le magazine Building Better – une publication de l’Association nationale des officiers du bâtiment des Premières Nations – il effectue les recommandations suivantes aux constructeurs et aux inspecteurs de maisons : « Les maison bien ventilées abritent des personnes en meilleure santé et présentent moins de détériorations attribuables aux dommages causés par les moisissures. Cela vaut l’effort… Pour les maisons neuves, le système le plus économique à opérer est un échangeur d’air à récupérateur de chaleur (VRC) avec conduits d’air. Les VRC devraient continuellement évacuer l’air des salles de bains, de la cuisine et du sous-sol tout en apportant de l’air frais dans les chambres et les autres pièces habitées ». 
 

Découvrez comment vous pouvez faire la différence pour votre enfant 

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À propos du Dr. Tom Kovesi 

Le Dr. Kovesi est un pneumologue pédiatrique rattaché au Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario, à Ottawa, au Canada. Il enseigne également au département de pédiatrie de l’Université d’Ottawa. Il a obtenu son doctorat en médecine de l’Université d’Ottawa en 1985 et a fait sa résidence en pédiatrie au Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario, au IWK Hospital de Halifax et à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto, au Canada, en 1992. Il est l’un des auteurs principaux du Canadian Pediatric Asthma Consensus Guidelines et président sortant de l'Assemblée pédiatrique de la Société canadienne de thoracologie. Son intérêt pour la recherche dans le Nord est né lorsqu’il a commencé à dispenser des soins pneumologiques pédiatriques à titre de consultant aux enfants de la région de Qikiqtaaluk (Baffin), au Nunavut, en 1998. Le Dr. Kovesi a reçu des fonds de recherche du Programme de recherche et développement énergétiques, de Ressources naturelles Canada, du Centre Nasivvik (Laval ACADRE), de l’Institut canadien de recherche en santé. Ses champs d’intérêt en recherche englobent les infections respiratoires chez les bébés et les enfants Inuits ainsi que la relation entre la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des enfants Inuits. L’asthme et la fibrose kystique pédiatrique constituent d’autres champs d’intérêt en recherche pour le Dr. Kovesi. 


1Un essai comparatif aléatoire en double aveugle avec placebo est un procédé scientifiquement reconnu pour mener une recherche démontrant qu’un traitement agit de manière significative. Dans le cas présent, cela signifie d’abord que les maisons qui reçoivent des VRC actifs ou placebo sont choisies au hasard et, deuxièmement, sans que ni les participants ou les chercheurs sachent qui reçoit un appareil placebo (un VRC débranché) et qui reçoit un appareil VRC fonctionnel. Un placebo est un traitement qui ressemble à un traitement actif mais qui n’est pas effectif. Dans cette étude, les appareils placebo présentaient le même aspect et la même sonorité que les VRC actifs, mais ils assuraient la circulation de l’air intérieur de la maison plutôt que d’accroître la ventilation en augmentant l’apport d’air frais dans la maison. 
 
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